Sara Picaud : « L’équitation éthologique n’est pas une discipline mais une base d’équitation. »

Sara Picaud est enseignante en équitation éthologique depuis plus de 10 ans. Son état d’esprit : « Améliorer les conditions des chevaux que je travaille en apprenant à leurs propriétaires et cavaliers à mieux les comprendre et mieux communiquer avec eux. » Nous sommes allés à sa rencontre pour connaître son parcours et son activité.

Sara Picaud est cavalière depuis son enfance. Mais lorsqu’elle commence ses études, elle est contrainte d’arrêter de monter à cheval durant quelques années. Elle raconte : « J‘ai tâtonné dans mes études, mais je ne savais pas vraiment quoi faire. Quand j’ai repris à nouveau l’équitation, je me suis dit qu’il fallait arrêter de chercher ailleurs, je devais travailler la dedans. » Travailler dans le milieu équestre, ok, mais faire quoi ? Lorsque Sara retourne en club, elle se dit qu’il doit y avoir une autre façon de travailler les chevaux, de les comprendre. Elle s’intéresse alors à l’équitation éthologique et cherche à se former dans le domaine. C’est là que la jeune femme découvre le Haras de la Cense. « J‘ai commencé par un stage de Savoir 1, dans l’idée de voir si je voulais entrer en formation la-bas. J’ai de suite compris que c’était une approche qui me plaisait. Mais je savais que travailler dans les chevaux était loin d’être seulement ce que je connaissais des centres équestres. J’ai donc commencé à travailler chez un cavalier professionnel pour me faire une idée de la vie aux écuries. »

Sara aide donc le palefrenier dans ses taches d’écuries mais passe aussi son galop 7 grâce aux cours pris sur place, sort en concours et groom. Malgré la dureté de la réalité, elle sort de cette expérience sure de son désir de travailler dans le milieu et de s’orienter vers l’éthologie. Elle explique ce choix : « Même si c’est un cavalier pro que je respecte énormément, je restais convaincue qu’il y avait des choses qu’on pouvait faire autrement, mieux. Quand on voit un poulain auquel on a du mal à mettre le filet attaché court dans le boxe pour pouvoir lui toucher les oreilles, on se dit qu’il y a forcément d’autres solutions ! » La jeune femme entre donc en formation au haras de la Cense pour deux ans et demie. Celle-ci lui permet de passer son monitorat et son BFEE (Brevet Fédéral d’Equitation Ethologique).

Fraichement diplômée, Sara travaille dans différentes écuries, avant de se lancer à son compte en 2010. Depuis 2012, la jeune femme habite dans une écurie où elle s’occupe notamment des débourrages, en Seine et Marne. Grâce à ces installations, elle peut se déplacer pour donner des cours autour de chez elles, mais aussi accueillir des stages sur un ou deux jours.

LES STAGES D’ÉQUITATION ÉTHOLOGIQUE

Les stages de Sara Picaud se font par niveau, en fonction des savoirs (allant de 1 à 5). Ils permettent de travailler en allant à son rythme mais également de passer des savoirs à l’issue de ces formations. Sara propose également d’organiser des stages à thème, comme pour le débourrage, le chargement dans le van, ou encore les chevaux anxieux… Réparties sur un ou deux jours, ces leçons peuvent être prises avec son cheval (hébergement possible sur place pour l’équidé ET le cavalier) ou avec un cheval des écuries adapté à son niveau.

Les journées commencent par un rappel de la théorie, puis un temps de pansage plus ou moins long selon les niveaux, suivi de la pratique, environ deux heures par demie journée. Sara consacre toujours un temps en fin de stage pour les questions et problèmes personnalisés ou encore pour faire une démonstration à pied en liberté ou en cordelette. A l’issue de ces journées, chaque élève repart avec un livret explicatif. Sara raconte : « On reçoit beaucoup d’informations au cours des stages et on n’a pas le temps de tout approfondir. Ces petits pense-bêtes envoyés par mail permettent d’avoir une liste d’exercices ainsi que les étapes majeures de l’apprentissage. »

LE COACHING VIDÉO

Grande nouveauté pour Sara cette année : le coaching vidéo. Il se décline sous deux formes :

• un cours en direct pour les personnes pouvant être filmées ou équipées de système comme le Pivo et d’écouteurs bluetooth pour pouvoir communiquer, avec un debriefing écrit après la séance.
• un débriefing en différé pour les personnes ne pouvant pas communiquer en direct avec l’enseignante. Les élèves peuvent envoyer la vidéo à l’issue de leur séance et Sara fournira alors un debriefing détaillé des exercices réalisés.

Pour l’enseignante, cette prestation est complémentaire avec les stages qu’elle propose. Pour les personnes venant de loin, les coachings vidéos assurent un suivi sur le long terme, pour être serein dans son apprentissage, en étant aidé par un professionnel qui connait le cheval et le cavalier.

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Mathilde Jager pour Rylife